La Palestre (Alci attend Murcilagos)

Alcibiade se présenta à la palestre comme à sa vieille habitude. Déja une poignée de jeunes hommes, comme à l'habitude , s'était réunis comme des bourdons autour d'Alcibiade. Dans l'espoir d'obtenir des faveurs, d'être remarqués et de gagner son amitié. Les plus vieux regardaient le spectacle songeur.

Alcibiade avait revetu déja sa grande robe Poupre et avait détaché ses cheveux, une odeur de parfum l'entourait, et il était recouvert de bijoux, dont certains semblaient venus d'égypte.

Il était ainsi très beaux. Les traits toujours assez jeune, et cette allure féminisé destiné à la séduction torride et sans scrupule des jeunes Éphères.

Donc suivi de "son cortège" bien entendu seulement masculin, car la Palestre était réservé aux hommes, Alcibiade atteignit donc la Palestre, et il observa attentivement les jeunes hommes s'entrainer aux sports alors qu'il prenait ces aises en se couchant sur une couchette..

Il parlait à un autre homme qui pris place près de lui.

-Oh Canaos mon ami, j'ai rencontré une jeune homme bien plaisant à l'Ecclesia cette semaine...il est plein de fougue...de passion...d'ardeur. Et son penchant rebelle et hostile envers moi m'amuse et me plait beaucoup. Je voudrais que tu le fasses chercher. Dit lui que je souhaite le voir et le rencontrer, que nous nous entrainerons ensemble au maniement du javelot et que nous prendrons notre bain ensemble. Dis lui si il semble réticient. "À moins que tu ai peur d'Alcibiade, Murcilagos!"

Car oui mon ami il se nomme Murcilagos,un jolie nom j'en conviens, il est jeune et beau tu le remarquera sans peine. Bien entendu qu'il se dénude à l'entrée de la Palestre comme il se le doit. Tu l'apporteras ensuite ici, et là je le séduirait car je suis sans conteste...la plus belle...des Athéniens. S'il me résiste je le jetterai à la lutte dans la poussière, car je suis aussi le plus virile des Athéniens.

Murcilagos.... Ensuite tu iras voir le jeune poète nommé Polermaque, il parle bien, son discours est astucieux et ferme, un peu inexpérimenté mais raffiné néanmoins. Tu lui diras...non tu le priera de me composer une ode poétique pour le jeune Murcilagos, que je lui lirais moi-même si alors je ne suis pas trop ivre. Murcilagos me semble un peu farouche et jeune pour apprécier la poésie mais je suis d'une grande nature émotive Canaos. Que Polermaque vienne ici aussi s'il le désir.

Que l'on m'amène du vin aussi... même quand je ne m'entraine pas ici...je sue légèrement...tout ces corps si bien fait me donnent quelques sueurs froides. Le tissus de ma robe est trop couteux pour que je le néglige. Ces pièces viennent de Milet, là ou j'ai vécu quelques unes des dernières années.

Ensuite il me faut des fleurs pour en parer mes cheveux... Ahhh mon ami, j'ai connu des luxes outragants, mais il n'y a qu'à Athènes qu'on ressent ce plaisir fou à afficher ainsi les plus vives atours des éclats de notre nature Dionysiaque. Si je ne serais pas un homme je serais sans doute un Satyre. Le vieux Gregos, mon ami des vieux jours, se trouvait justement à être pareil aux Satyres, il élevait des chèvres, mais je le soupconne fort, que la nuit, à l'abri des regards indiscrets , il dévoulait sa véritable nature et ses jambes de bouc. Bien entendu il en avait la virilité et un coup de bassin qui le laisserait aucun homme intact, sauf si il est doté du fameux épictète d'Alcibiade, doués et roués par Aphrodite et Éros aux arts de l'amour et de ces élans.

Ahh Gregos retrouverais-je un homme pour qui j'éprouvait tant d'affection, et qui me faisait pour une fois sentir un jeune Éphèbe épris d'un mentor sage et virile. Comme je regrette le jour ou j'ai rejoint Aspasia la furie, alors que Gregos m'avait entrainer contre mon gré afin de m'empecher de tomber épris de cet amour femelle si méprisant et banale.

Murcilagos...je t'attend...

Effectivement pour faire venir Murcilagos, Canaos dû appliquer à la lettre les instructions d'Alcibiade. Leur rencontre se fit à la maison de Murcilagos et se déroula comme suit:

*Canaos se dirige vers Murcilagos et l'aborde*

Hô Murcilagos, mon maitre Alcibiade te convie à lap alestre afin de vous exercer aux sports tels que le javelot. Et...

*Murcilagos lui coupa la parole*

Alcibiade ? ce cloporte ? Il n'estp as question que je me fatigue pour son bon plaisir !!! *tonna t-il*
*Canaos préféra se taire sur la suite des activités et se contenta de répondre*

Alcibiade avait raison, vous n'avez pas le courage de la fronter et entre nous, je vous comprend, il est toujours embarassant d'être terrassé

*le regard du doyen de l'Heliée vira au rouge, il attrapa le serviteur par le coup et lui dit en articulant pour lui faire rentrer le message en tête*

Ecoute moi bien, tu vas filer à la palestre prévenir ton maitre que j'arrive lui donner une bonne leçon et qu'il chasse sa clique de courtisans s'il veut conserver les apparences.

*Il le relacha et le laissa partir, puis il se dirigea vers le lieu convenu mais ne se déshabilla pas entièrement. Il préféra conserver un pagne court qui ne l'handicaperait nullement pour le sport. Lorsqu'il aborda Alcibiade il déclara de but en blanc[i]

Alors Alcibiade, à quel sport veux tu te faire démolir ? Le pancrace ? la lutte ? Quoique ce soit, j'espère que tu es prêt à la défaite.

Canaos, suite à son intervention ordonnée par Alcibiade chez Murcilagos forçant celui-ci de mal gré et au dû de son honneur de se rendre à la Palestre, vint chercher Polemarque afin de continuer et porter à bout la tâche que son maître lui avait fait incomber. En désespoir de cause, puisqu'il ne trouva nulle âme qui ne vive dans l'humble demeure de Polemarque, il flâna dans le centre de la cité athénienne. C'est ainsi que son œil commença à briller, pétiller, trémousser : il a avait aperçu Polemarque assis sous un portique discutant avec les penseurs les plus réputés de la ville qui, tous, l'estimaient grandement, il était maître à penser des sages d'Athènes et vénéré de tous ceux qu'il fréquentait. Il était chaste et honnête et n'aimait pas tout faire valoir et lier à sa vie personnelle, à ses expériences intimes, qui, soit dit en passant, étaient gardées secrètes, ainsi qu'aux apparences qu'il mésestimait au profit de l'être. Sa vie avait été rude, il avait vécu beaucoup, mais n'aimait guère le conter comme un de ces vulgaires gai lurons. La réthorique ne servait point à charmer, à tromper, mais à convaincre, à synthétiser afin de trouver le Vrai, la Vérité. Peut-être avait-il tort, n'était-il pas au bon endroit ?
Quand subrepticement intervint Canaos qui s'était alors hissé jusque là en demandant un entretien privé avec Polemarque, que celui-ci accepta immédiatement.

- Qu'y a-t-il ?, demanda Polemarque.
- J'ai un message à vous transmettre de la part de mon expéditaire, répondit Canaos.
- Le propos de message est-il bon, amène-t-il le Bien ? rétorqua alors Polemarque
- Non, je ne crois pas, dit Canaos
- Bon, alors si le Bien il n'amène pas, utile il l'est, au moins, non? questionna Polemarque
- Non, pas précisément, enfin, je..., bafouilla Canaos
- Si ce n'est ni bon, ni utile, est-ce au moins vrai ? interrogea le philosophe.
- Ah ben ça oui, affirma Canaos, affichant un large sourire de satisfaction, ça oui, répéta-t-il plusieurs fois, ça oui.
- En es-tu certain ?
- Oui, c'est mon maître et ami qui me l'a dit.
- Et tout ce qu'il te dit est vrai, c'est cela ?
- Oui.
- Or tu admets que toi-même, en tant que serviteur et ami, il t'arrive de mentir.
- Moi oui, mais pas mon brave maître, son statut lui l'en interdit
- Et s'il te mentait et qu'il n'était ni ton vrai maître, ni ton ami, lui-même obéissant à un autre maître que tu ne voyais pas ?
- C'est possible...
- Donc ton message n'est ni bon, ni utile, ni certainement et vérifiablement vrai, tonna Polemarque et tu veux quand même me le transmettre ? Je n'en vois ni le besoin, ni l'utilité...

Canaos ébobi n'en revenait pas, il ne savait que répondre

...mais comme tu es un brave serviteur, continua Polemarque, et que tu accomplis tes tâches avec dévotion, je ne saurais te laisser partir frustré.
Qui t'envoie et que me veut-il ?

Canaos, ravi, voyant les peines de cette mission arriver à bout déclara :

- Alcibiade m'envoie et il veut que tu lui composes un poème d'amour, ou mieux encore, que tu viennes le voir à la Palestre.

- Je lui composerai certes un petit quelque chose, laisse moi un peu de temps, mais ne daignerai jamais poser pied dans cette maison de l'inceste, de la violence et du manque de pudeur, transmets le lui, maintenant tu peux y aller, va.

Sur ces mots, leurs chemins se séparèrent, Canaos retournant chez son maître et ami Alcibiade, lui apportant de fraîches nouvelles. Quant à Polemarque il alla continuer ses discussions abandonnées peu auparavant avec ses confrères penseurs et concitoyens athéniens.

Dans un sourire plein de morgue et de férocité, Murcilagos rétorqua à Alcibiade à propos de son pagne

Si je ne l'enlève pas c'est pour que tu n'aies pas honte de toi, pour que tu continues à avoir l'illusion que tu es encore viril et que rien ne te résiste car je n'aime pas voir les gens pleurer, encore moins les hommes. Mais tu le dis si bien, ici d'homme je n'en vois trace.
Je n'ai pas pour habitude de me mesurer avec les femmes mais de femme, il n"y en a pas non plus. Aucune femme, Athenienne ou non n'a ta décadence, ton infamie et ta perversion...même pas une prostituée !!!

Aussi puisque je ne vois ni homme, ni femme je me battrai avec toi tel mon ancêtre Herakles qui vainquit le lion de Némée.

Il eut un sourire ironique

Nul besoin de massage pour t'écraser comme un insecte. Je ne tiens pa à perdre plus de temps en paroles inutiles. Ou tu te bats immédiatement, ou je part.

Quant aux jeux de l'amour...

Un sourire sadique s'étira sur son visage pourtant angélique

Ils dient bien ce qu'ils disent, ils nécessitent de l'amour. Or je n'ai pas le moindre respect pour toi, pas la plus petite dose d'admiration. Tout on être ne m'inspire que répulsion, c'et pourquoi j'estim qu'il est tant que Murcilagos te donne une bonne leçon pour rabaisser cet ego qui assome tous tes concitoyens et cette personne qui fait honte à Athènes. Il est temps que quelqu'un te donne ce que Tsartias aurait dû te décerner: l'humiliation.

Et une dernière phrase pleine de colère

Lève toi et succombe !!!

Polemarque affublé par ce genre de pratique plus qu'archaique avait consenti, dans une terrible concession personnelle, d'écrire un hymne à la beauté. Ce n'était qu'afin de préserver la paix entre les hommes, une volonté nécessaire et assurant la survie de la communauté en temps que principe, il fallait trouver des modus vivendi...

Sur la lettre envoyée par un page qu'Alcibiade reçut il était inscrit :

Citation :

Alcibiade,
Cette interpellation j'avoue assez mal la comprendre, mais comme j'ai eu pitié de ton envoyé je t'écris un poème, comme demandé.

Toi Beauté, toi je chante
Utile tu charmes sous tente

Et même futile, rassemble
Ses attraits qui ressemblent

Beau s'accorde en pente
Esthétique porte ensemble
Autant toi que moi hante
Ulysse envoûté en tremble


L'union du Je et du Tu forme l'amour
Beauté de l'excellence, sans humour

Bien amicalement,
Polemarque

Polemarque était tout de même quelque peu honteux d'avoir participé à ce genre de mesquineries : il s'était juré qu'à l'avenir il ne serait plus accablé par des effets pitoyables aussi quelconques soient-ils, excepté si c'est pour le bien de la cité...

D'une moue ironique

Permet moi de terminer ce poème:

De notre union naitra la mort
De ce pauvre Alcibiade qui se croit mon mentor
Il ira rendre visite au surpuissant Hadès
Qui le croquera comme un vulgaire akènes

Murcilagos ce héros conquérant
T'enterra sur un air méprisant.
Et c'est la ville entière qui le louangera
Dès que ce corps infamant sous terre sera.

Il ricana méchamant

Tu vois Alcibiade, je n'ai pas besoin d'un tiers pour être à même de composer des vers.
Et comment veux tu que j'ai la moindre petite once de respect pour quelqu'un qui se vante d'être affublé de grandes tares et qui dans le même temps se vante d'être l'honneur d'Athènes ?
Tu déraisonnes complètemet Alcibiade, tu es devenu Sénile et gâteux. A ta place, je m'efermerais dans ma maison et laisserais ma femme s'occuper de moi...encore faut il que tu en aies une. Or tu n'en mérites pas.
Je te plains.

Il crie

Inutile pour le baume, mademoiselle n'a fait que m'effleurer.

Avec un grand sourire, réplique d'une manière très calme

Tu as raison Alcibiade, tu frappes bien maladroitement.
Là où tu as tort, c'est quand tu affirmes que le mentor contraint l'élève à l'écouter. Je suis libre et je le reste, je 'ai aucunement besoin de toi.
Et puis, crois tu qu'un élève ferait ça à son mentor ?

Avec une vivacité impressionante, il pose fermement ses mains sur le épaules d'Alci et l'attirant à lui, lui envoi un coup de genoux dans les parties sensibles. Il porta cette attaque avec tellement de vigueur et de rage qu'on eut dit qu'il essayait d'assomer un torreau.

Voila, maintenant on peut t'appeler femme.
Bonne journée Alcibiade, le noble castré.

Et il repart de sa démarche fière en essuyant du revers de la main le sang qui s'écoule de sa lèvre maintenant enflée.