Et l'Oracle se leva !

Alors que le jour grisonne, qu'un vent plutôt froid balaie le sol de l'agora et que les citoyens travaillent ou vaquent à leurs occupations, un homme monte les marches du podium.

C'est un homme d'une trentaine d'années d'apparence assez classique. De taille moyenne, de longs cheveux noirs retombant sur ses épaules maigres tandis que se démarche fait penser à un vieil homme ou une personne malade. L'homme porte des vêtements en peau de bête et un baton de bois solide sur lequel sont gravés des symboles religieux à Apollon et à divers Dieux. L'homme arrive sur le podium et s'arrête quelques instants, comme pour profiter de la situation puis il tourne le regard vers les passants qui commencent à approcher et à le regarder d'un air amusé.

Une petite vingtaine de personnes sont là quand l'homme pose le regard sur eux. Tous voient alors ses yeux au teint légèrement rougeatre mais au regard d'une rare intensité. Les yeux semblent voir même ce qui est invisible et l'homme regarde la foule avec un air fanatique et dominateur.

D'autres personnes s'approchent alors et l'homme se redresse un peu, reprenant de la hauteur et de la prestance. Il lève alors son doigt vers les cieux et adresse un regard au ciel avant de fermer les yeux en inspirant profondément. L'assistance grossit à présent car d'autres personnes sont attirées par ce nouvel orateur inconnu qui ressemble à un hermite.

L'homme attend encore quelques instants puis revient sur la petite foule, en tendant le bras vers elle, comme pour balayer les esprits ... Il prend la parole d'une voix caverneuse

Ô Athéniens ! Enfants de la Déesse Athéna, fils d'Ulysse le rusé, fiers grecs aux bras puissants et à l'esprit aiguisé. Entendez moi ! Ecoutez ce que je viens vous prédire car je suis Lycarios de Thèbes, devin et serviteur des Dieux.

Athéniens, entendez celui qui vous révêlera la Vérité issue d'Apollon lui-même ! Prêtez l'oreille à l'homme qui Sait, celui qui Sait et qui Voit !

Athéniens, les temps sont durs ! J'ai vu la Famine cruelle s'abattre sur vous ! J'ai vu la Famine emporter vos fils et vos filles, brisez les familles et prendre sans distinction les vieux comme les enfants, les malades comme les pauvres. Le blé manquera bientôt plus que jamais et la terre ne fournira pas assez de nourriture pour tout le monde. Déméter retient son pouvoir et vous refuse le blé dont vous avez besoin.

Athéniens ! J'ai vu des cortèges de chariots emmener les cadavres par dizaines jusqu'à l'Autel d'Hadès ! J'ai vu les flammes consummer le peuple d'Athènes. J'ai vu les corbeaux menaçants tournoyer autour de cette cité autrefois riche et éclatante.

L'homme s'approche de la foule et baisse un peu le ton

J'ai vu la Mort elle-même roder près de vos maisons ! La Mort est proche et nous ne pourrons rien contre elle !

L'homme tourne le regard vers une jeune femme portant son tout jeune bébé et s'arrête un instant sur eux deux avant de lui dire

Ton enfant ne passera pas la saison ... Il mourra bientôt et ce sera de ta faute ! Tu tueras le chair de ta chair, tu seras la meurtrière de ton fils !

L'homme revient à la foule

Oui ! Athéniens ! La Famine et la Mort s'abbatront sur cette ville et ses habitants !

Mais moi, Lycarios, je sais ce que vous devrez faire pour vous en sortir ! J'ai interrogé les Dieux en sacrifiant un agneau blanc et en fouillant dans ses viscères encore chaudes ! Je sais ce que vous devrez faire car je suis Celui qui Sait, Celui qui Voit !

Athéniens ! Notre déesse Athéna nous aidera dans cette epreuve, elle m'a indiqué où nous prendrons le blé !
Athéniens ! Par dela les mers et le royaume de Poséidon existe une île verdoyante et remplie de champs fertiles tandis que l'air charrie la bonne odeur des fruits et du soleil ! Athéniens ! C'est là que nous devrons prendre ce qu'il nous faut pour vivre ! C'est Athéna elle-même qui me l'a dit.

La foule réagit a ses propos. On entend les gens murmurer à chaque phrases tandis que des exclamations de misère éclatent ça et là. On voit des femmes baisser le regard en signe de désespoir tandis que la femme à l'enfant sanglote en serrant son enfant très fort contre elle

Cabonos voyant la scène devint rouge de colère :

Qui es-tu pour venir parler au nom d'Appollon et de l'oracle. Seule la Pythie en a le droit, j'en avertirai les autorités delphiennes. Pour qui te prends-tu vaurien pour appeurer ainsi les femmes de cette merveilleuse cité. Qui es-tu pour agresser ainsi cette jeune femme et la traiter d'infanticide ?

Cabonos s'approche et console la jeune femme en question. Puis il reprit :

Les dieux et Delphes te puniront de ton arrogance Lycarios.

Zoroastre s'approche, intéressée.

De quelle ile parles tu, Devin?
Cabonos, ne fais pas des Dieux une affaire administrative, s'il te plaît.. C'est grotesque.

-"Oui n'en fais pas une affaire administrative,pfff...!"

L'homme regarde un instant Cabonos puis lui sourit

Ah ! L'ambassadeur de Delphes !

Te prétendrais tu serviteur des Dieux ? Moi je le suis et je perçois les volonté d'Apollon ! Je ne suis pas la Pythie mais crois bien que mes prédictions sont vraies !

Pas plus tard que ce matin, des corbeaux ont survolés l'acropole, haut dans le ciel. Ils volaient de telle façon que les signes étaient clairs ! Athènes subira la famine et seuls mes indications vous aideront !

Apollon n'est pas un Dieu exclusif, il parle aussi par ma bouche et vous ne tarderais pas à découvrir la vérité !

L'homme suit du regard Cabonos qui va vers la jeune femme. A ce moment, Cabonos peut s'apercevoir que l'enfant est mort ... Une femme à côté s'en aperçois également et recule en montrant l'enfant du doigt et en disant :

L'enfant est mort ! L'enfant est mort ! Le devin disait vrai ! Regardez !

Cabonos immédiatement porta secours à l'enfant mais il était trop tard. Cabonos s'en alla vexé et glissa à Zoroastre.

Tu crois qu'insulter un ambassadeur est grave. Ce n'est rien par rapport à ce que cette homme a fait vis-à-vis de l'Oracle. Rien ne pouvait plus offenser Delphes que de vouloir prendre place de la Pythie. Si tu ne comprends pas ceci, tu ne pourras jamais comprendre ce qui fait ce que Delphes est. Se prétndre d'Appollon est chez moi un crime passible d'exécution. Tu me diras que je ne suis pas chez moi mais je ne peux accepter les divagations d'un charlatan où que je sois. Seule le Pythie peut parler en lieu et place du dieu Appollon. Tout ceux qui ne le pensent pas ne peuvent être que les ennemis de Delphes.

Et Cabonos partit.

Lycarios sourit en voyant partir Cabonos.

La jeune femme semble choquée de la mort de son enfant. Elle le tient dans ses bras et le regarde, muette et tétanisée. Son teint est blème et elle ne bouge pas d'un centimètre. Bientôt, elle regarde le devin avec effroi puis recule de la foule en tenant son enfant. Elle finit par s'enfuir en courant tandis que les autres gens sont véritablement éffarés par ce qu'ils considèrent comme un prodige.

L'homme reprend :

Voila la preuve irréfutable que j'avais raison depuis le début !
Nous n'avons cette année obtenu du Blé qu'en nous endettant et en nous appauvrissant, les Dieux nous conseillent de prendre cette île au dela de la mer ! Seule sa possession et celle de ses champs de blé nous permettra de voir l'avenir avec confiance !

Pirus arrive et écoute ce qu'a à dire le devin.

Allons, allons! Nous ne ferons pas de guerre cette année! Si nous faisons la guerre alors cela est sur nos fils mourront. Ce n'est pas ainsi que nous résoudrons ce problème de blé que tu pointes.

L'Homme rit au nez de Pirus

Ah ! Voila Pirus Gracchus, notre Archonte Eponyme qui est aristocrate et riche ! Quels problèmes aura-t-il pendant la famine ? ...

En tout cas, je ne l'ai pas vu mourir dans mes visions ni dans mes divinations ...

La foule réagit à l'évocation de l'aisance financière de Pirus ... On entend quelques réactions notamment :

- C'est vrai ! Il est riche lui ! Quel mal aura-t-il à s'acheter du blé ?

- Pirus est un bon archonte mais il est éloigné de la réalité du peuple, il ne sait pas ce que nous vivons.

- Le devin avait dit vrai pour l'enfant ! C'est un vrai devin qui entend ce que les Dieux disent et veulent !

Un homme s'approche du devin et prend la parole

Ô Devin, pourrais tu me prédire mon avenir contre quelques oboles ?

Lycarios sourit et acquièce

S'énervant aux paroles du devin.

Etre riche et aristocratique n'est pas une tare que je sache! Tu oublies certainement de dire que c'est moi qui est empêchée la famine l'an dernier et cette année, il en sera de même. Citoyens! Vous tous savez ce que j'ai fait pour vous. Ce n'est pas un étranger qui va nous apprendre comment nous devons gérer la cité que je sache! Quand à savoir la réalité de la vie citoyenne, j'ai ouvert un cabinet ou tout le monde sera bien reçu et pourra discuter des problèmes.

Rouge de colère, Hécate revint à la charge mais cette fois, prit la parole.

Qui êtes-vous donc, inconnu débarquant soudainement ainsi au podium pour effrayer une mère et tenir des propos diffamatoires sur des gens droits et honnêtes, vertus qui, apparemment, pourraient gravement vous manquer! Vous devez respect à cet ambassadeur, vous devez respect et déférence à votre archonte éponyme, un homme élu par les notres! De quel droit semez-vous le trouble au sein de cette cité? De quel droit parlez-vous au nom des Dieux? Au nom de qui, au nom de quoi?

L'homme ignore superbement Pirus comme Hécate et reprend en direction de la foule

Athéniens ! Croyez en moi, je connais la divination et Apollon m'a parlé ! Soyez sur que je dis vrai, comme je parlais pour cet enfant et comme d'autres vérités surgiront bientôt !

Le blé viendra à manquer bientôt et Athènes subira la famine ! A ce moment là, vous me croirez peut-être !

En attendant, je me retire et je vous laisse méditer ... surveillez le ciel ce soir, vous pourriez bien être étonnés !

Et l'homme se retire du podium tandis que les gens essaient de l'appeler et de connaître leur avenir. D'autres restent sur place et discutent de lui :

- Est-ce qu'il disait vrai tout à l'heure ? Tu crois qu'on va manquer de blé ?
- C'est un devin pour sur ! Un vrai devin qui connaît la volonté des Dieux !
- Et cet enfant est mort à peine quelques minutes plus tard ... C'est effarant !
- Notre archonte nous a sauvé une fois mais le ferait-il une seconde fois ? Rien n'est moins sur !

Ptolémée arive, et interpelle l'ermitte:

Eh toi, l'ermitte! Attends un moment s'il te plait...

Tes paroles semblent en même temps très funestes mais peut-être prémonitoires... Peut-être qu'un seul signe supplémentaire, et nous serons convaincus que tu es l'envoyé des dieux.

Puis s'adressant à la foule:

Ecoutez le donc un peu plus longuement! Peut-être que cet homme ne nous a pas dit tout ce qu'il avait à nous dire!

L'île dont il parle, nous ne devrons peut-être pas la conquérir, MAIS LA COLONISER!

S'il te plait, sage ermitte, dis nous en plus... Peut-être que nous ne savons pas voir les choses d'un bon angle de vue...!

Et Ptolémée semble regarder la foule et l'ermitte d'un regard patient...

L'hermite regarde Ptolémée un instant puis la foule. Il répond ensuite.

Attends ce soir, et tu auras un signe . . . Le signe viendra du ciel, il parcoura la cité et fera connaître à tous la volonté des Dieux.

Noir est le corbeau,
Et l'on ne veut pas entendre ses mots.
Mais quand la nuit viendra,
Le messager se révêlera.

Le malheur est sur Athènes,
La Famine, la Mort et la peine.
Chacun souffrira
Si vous ne m'écoutez pas.

Très bien. Je ne cherche pas à couroucer les dieux. J'en appelle à la Grande Athèna pour nous protéger si tes dires sont vrais...

Et s'ils le sont... ce dont je commence à en devenir de plus en plus convaincu...

Mais dans ce cas... Je souhaiterais que tu poursuives ce que tu as commencé: quelle est cette ile dont tu nous as parlé?

Et plus précisement où se trouve t'elle, cette île, qui comblera tous nos besoin.... nous aimerions bien savoir!!!!

Dit soudain Maria, qui avait entendu l'hermite...

Etrange. Ptolémée, Maria, n'essayez pas d'en savoir plus. Ce serait peine perdue. Attendons le soir... Et si ses dires sont vrai, nous devrons approfondir l'affaire...

Ictinos se leva.

Il n'est nul besoin d'un oracle pour savoir que nous allons manquer de blé dans 360 jours. Les réserves d'Athènes son insuffisantes.

Pour ce qui est de l'île donc parle l'oracle, les îles de la mer sont innombrables, mais selon moi nous avons trois choix. Je vous invite à consulter la carte.

Première île : Héléna (une île que nous avons déjà conquise). Cette île me semble avoir été oubliée de tous. Aucun démarque n'a été nommé pour l'administrer.

Deuxième île : Salamine. C'est notre ancien allié dans la guerre contre Marathon. Il est possible qu'elle puisse nous aider.

Troisième île : Eubée. Nous avons déjà acheté du blé à cette dernière île. Elle dispose d'une plaine fertile : lélatine.

Naturellement la Boulê va s'intéresser à cette question en priorité. Si des citoyens dispose d'informations, je les invite à les faire connaître.

oui, étons sûr que ce sont les seules îles qui nous entoure, Ictinos??? S'il connaît une île, que nous ne connaissons pas, ça peut nous être utile... sauf si, ces trois îles que tu viens de citer, nous ne pouvons tirer profit..!!!!

HJ : Jsé pas si je me suis bien fit comprendre

Ictinos s'adresse à Maria.

J'ai nommé les plus probables. C'est ces îles qu'il convient de vérifier tout d'abord.

Des îles je peux t'en nommer à profusion à commencer par les plus connues :
- La Crête,
- La Sicile,
- Rodes,
- Lesbos.
D'autres sont aussi importantes bien que moins connues : Délos, Naxos, Samos, Cyptère...

On a l'embarras du choix. Mais les plus proches sont Eubée, Salamine et Helena.

Honneur à Zeus assembleur des nuées.

Mais est-ce qu ces îles pourront nous dépanné en cas de famine`??????

Ictinos réponds :

Pour le moment nous n'avons pas suffisamment d'informations pour répondre à cette question.

Eubée et Salamine sont celles qui me semblent avoir un meilleur potentiel.


Honneur à Zeus tout puissant.

Zoroastre, revant....

Ou bien Lesbos...

Reprenant ses esprits

Eubée est une île prospère que nous avons négligé. Est-ce un rappel des Dieux???

Aldarion s'écarta de la foule

-"Si une telle île existe, je la chercherai pou Athènes."